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Comment aider nos enfants à vaincre leurs peurs ?

Parfois nos enfants ont des peurs qui nous paraissent irrationnelles, comme la peur des algues, des crevettes ou encore de nager dans la mer, plonger dans la piscine, monter sur un muret, descendre tout seul dans la salle à manger ou que sais-je encore… Au-delà d’être irrationnelles, ces peurs inutiles les empêchent de vivre pleinement un moment prometteur (et nous avec !) et peuvent même virer au cauchemar – voire à la phobie – si par mégarde et pensant bien faire on les pousse maladroitement à se dépasser.

Comment, nous parents, pouvons-nous accompagner nos enfants à surmonter leur peur ?

C’est la question que nous nous sommes posée cet été quand Léon eu soudain peur de se baigner.

Jusque-là, Léon avait toujours adoré l’eau : barboter et prendre des bains était pour lui un réel moment de bonheur. Mais, en juin dernier, juste après avoir soufflé ses 2 bougies, alors que nous sommes en vacances pour quelques jours, il déclare qu’il trouve l’eau trop froide et refuse de se baigner. Pourtant, le connaissant, nous sommes persuadés qu’une fois dedans il s’amusera beaucoup. Et puis, il faut bien dire que nous avions, nous, très envie de partager cette baignade avec lui ! On est bien tentés de l’y forcer un peu… Mais… Si on prend Léon dans les bras pour l’accompagner dans l’eau alors qu’il hurle qu’il ne veut pas, nous risquons plus de renforcer sa position à ne pas vouloir aller dans l’eau que de lui faire ainsi aimer la baignade !

La peur est irrationnelle et il me semble que ce n’est pas parce qu’on nous force la main qu’on a moins peur. Parce que si prendre l’avion permettait aux aérodromophobiques de ne plus avoir peur, ça se saurait… Et si forcer quelqu’un qui a peur des souris à en prendre une inoffensive dans les mains lui permettait de ne plus en avoir peur, cela se saurait également.

La peur est irrationnelle et je ne pense pas que ce soit le meilleur moyen d’aider notre enfant à la vaincre que de lui forcer la main. Parce que – même si certaines thérapies comportementales choisissent cet axe pour traiter les phobies – je trouve non seulement violent pour l’enfant de lui imposer une chose qui le terrifie, mais en plus risqué et inutile. Risqué parce que nous ne sommes pas des professionnels et donc nous ne sommes pas formés pour accompagner une telle prise en charge. Donc il se peut qu’on ne sache pas gérer la réaction de l’enfant et du coup augmenter sa peur au lieu de la réduire ! Et inutile parce qu’on a toutes les chances du monde qu’il se mette à hurler, à pleurer et qu’il parte en courant : retour à la case départ en passant par la case consoler l’enfant sans passer par celle de la baignade ! Un peu dommage, non ?

Non, à mon sens, pour que quelqu’un puisse vaincre sa peur, il faut que cela vienne de lui. 

Nous choisissons donc de ne pas le forcer…

Il reste au bord de l’eau à regarder son père plonger sa sœur dans l’eau et sa maman y danser la capucine. Aaah… Il a bien envie d’y aller… Alors, il commence par y mettre un pied et nous, nous ne manquons pas de l’encourager en chantant : « Allez Léon, allez Léon allezzzz !  Allez Léon, allez Léon alleeeez… ». Et 10 minutes plus tard le voilà dans l’eau dansant la capucine à son tour !

Laisser l’enfant trouver sa propre motivation pour vaincre sa peur !

Et oui, Léon a choisi seul de surmonter ce frein car l’envie était plus forte ! Cela aurait été dommage que ce soit «ne plus être considérée comme une mauviette par ses parents ». Au contraire ! Nos enfants doivent avoir une certaine confiance en eux pour ne pas dépendre du regard des autres…

L’avantage de l’avoir laissé venir dans l’eau par lui-même c’est qu’il a pu goûter à la satisfaction de s’être dépassé par sa volonté seule : il a gagné une confiance en lui qu’il n’aurait pas gagné si nous l’avions forcé ! Car il y a moins de satisfaction de réussir à aller dans l’eau quand quelqu’un nous y a jeté malgré nous que quand on a soi-même réussi à dépasser sa peur. D’ailleurs si vous souhaitez un article sur la persévérance, je vous invite à lire celui-ci : Le meilleur moyen pour donner confiance en soi à son enfant

Bien sûr ce n’est pas toujours aussi simple et rapide d’amener notre enfant à vaincre sa peur.

Mais il semblerait tout de même que la  méthode douce soit moins risquée et plus efficace.

Autre exemple : face à la même situation, une de mes amies avait insisté lourdement avec son aîné, qui s’était complètement braqué, au point qu’il n’avait pas mis un pied dans l’eau de tout l’été.  Aussi, quand sa cadette a eu 3 ans et qu’elle a à son tour refusé de se baigner, mon amie a alors décidé de tenter autre chose :

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« – Je n’ai pas envie d’aller dans l’eau !

– Tu as droit de ne pas avoir envie d’aller dans l’eau, lui répond-elle gentiment. Moi aussi quand j’étais petite j’avais peur de l’eau. »

(L’enfant se sent compris, et en droit d’avoir peur : c’est ça qui va justement l’aider à  surmonter  sa peur !)

«  – De quoi as-tu peur ? De ne pas voir le fond ? Tu trouves l’eau trop froide ?

– J’ai peur de toucher une algue !

– C’est vrai que ça peut dégoûter un peu. Mais un jour, tu verras, tu décideras d’en toucher une avec le gros doigt de pied, puis avec tous les orteils, puis avec le pied en entier, la main, et un jour tu n’auras plus peur, et tu pourras te baigner et nager !» 

Entendant cela, la petite a décidé de toucher une algue du bout du pied et a été félicitée sous une avalanche d’applaudissements : « Bravo ! Tu vois : tu as réussi à  vaincre ta peur !» Deux jours plus tard, elle aussi dansait la capucine dans l’eau…

Avancer étape par étape et féliciter notre enfant d’avoir dépassé sa peur

Nous l’avons d’ailleurs nous aussi expérimenté quand il a fallu accompagner Joy qui, voyant son frère Léon se jeter dans la piscine, voulait en faire autant et eût trop peur pour se lancer.  

Mais, encore une fois, pour que cela marche il faut que l’envie vienne de notre enfant ! Ce jour-là, Léon regardait son papa plonger avec envie et voulait faire comme lui. Et soudain : PLOUF ! Sans qu’on s’y attende, il y avait sauté à pieds joints, et plus rien ne pouvait l’arrêter : il fallait vite recommencer, encore et encore.

Je pris sur moi pour ne pas dire à Joy « Regarde ton frère ! Tu ne veux pas faire pareil ? ». Il y avait fort à parier qu’après un certain temps à regarder Léon s’amuser ainsi, elle aurait envie de l’imiter. Cela ne manqua pas : elle me demanda de lui prendre la main pour qu’elle aussi puisse sauter. Après deux plongeons en me tenant la main puis deux autres en ne me tenant que le doigt, ce fût le moment de l’encourager : « Tu as vu ? Tu as réussi à sauter en me tenant la main, et maintenant tu y arrives en me tenant juste un doigt : tu as déjà bien vaincu ta peur !  Je suis sûre que tu pourrais plonger sans me tenir !… Si tu veux, je peux me mettre là pour t’aider à remonter à la surface.»

Mettre en avant le premier pas qu’elle a déjà franchi, va lui donner confiance en elle pour l’aider à franchir le second. Il n’y a pas d’obligation : c’est une proposition, et sa décision est respectée. Deux plongeons plus tard, ma fille se lançait toute seule, et en enchaînait une bonne dizaine…

Quelle satisfaction de surmonter sa peur pour soi , et non parce que l’on se sent jugé ou forcé… !

La peur n’est pas toujours “rationnelle”

“Allez, c’est ridicule. N’aie pas peur ! Ça va aller !” Ça vous a déjà aidé ?

La peur est un signal envoyé par notre amygdale afin de nous préserver d’un danger réel ou imaginaire. Elle peut être innée ou apprise par la répétition ou l’intensité d’une réaction. Toutefois, la peur est un élément lié à notre survie : elle doit nous permettre de nous cacher, de fuir, etc. Elle doit aller vite et son chemin dans le cerveau ne pas forcément pas par la partie rationnelle (On imagine que l’humanité n’aurait pas été très loin s’il en avait été autrement “Tiens, tiens, un chien enragé me fonce dessus. Hmmm, que fais-je ? Je cours ou je fais face ?” ).

Bien sûr, on peut se servir de celle-ci pour rééduquer, mais pas dans la situation de stress où le cerveau est en mode “sauve qui peut”.

En plus, le cerveau rationnel est en pleine construction chez l’enfant et n’arrive à maturité que vers 25 ans (d’où l’absence de peur des adolescents par exemple). Pour aider notre enfant à sortir de sa crainte ou son appréhension, mieux vaut l’aider à se rassurer petit à petit ou faire en sorte que l’envie/le bénéfice dépasse cette mise en garde instinctive…

Pour aider mon enfant à vaincre sa peur, je peux :

  • L’aider à trouver sa propre motivation
  • Accepter qu’il ait peur et l’autoriser à avoir peur
  • Lui donner la possibilité d’avancer étape par étape
  • Patienter autant de temps qu’il le faudra
  • Le féliciter

Si vous souhaitez améliorer votre quotidien avec votre enfant, et que je vous envoie les clés à connaître pour ne pas avoir à répéter 4 fois les choses (et finir par crier), maximiser vos chances pour que votre enfant fasse ce que vous lui demandez, ou encore savoir comment gérer quand vous êtes à “bout”. Indiquez votre email ci-dessous, et retrouvez le “PACK “OUI PAPA OUI MAMAN” : Toutes les clefs pour les faire coopérer (sans crier) !”  dans votre boîte mail (gratuitement).

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Commentaires

0 thoughts on "Comment aider nos enfants à vaincre leurs peurs ?"

  1. Titelle38 dit :

    Bonjour,
    très bon article qui vient à point nommé pour ma fille de 5 ans.
    Par contre malgré ces conseils je n’ai pas de solutions : ma fille a eu 4 caries à 4 ans qu’elle s’est faite soigner sans problème. L’une d’entre elles s’est infectée provocant un abcès, il fallait donc l’extraire. Je l’ai amenée chez le même dentiste qui, sans aucunes explications ni pédagogie, a tenté une piqure et là ça a été le drame ! J’ai essayé avec d’autres dentistes : elle refuse d’ouvrir la bouche. Sous antibiotique, il fallait l’arracher rapidement j’ai donc fait 100km pour trouver une dentiste pédiatrique qui n’a pas eu d’autre choix que de la forcer a ouvrir la bouche. Ma fille a admis qu’elle a eu lieu plus peur que mal. Maintenant elle a deux autres petites caries ne nécessitant pas d’anesthésie à soigner, mais de nouveau elle refuse d’ouvrir la bouche ! Que puis-je faire pour lui faire comprendre ! Nous avons tout essayé : punitions, récompenses, discussions rassurantes, encouragements…
    D’elle-même elle n’ira pas. Il me reste gaz hilarant (150€), hypnose (100€) ou anesthésie générale pour 2 petites caries sur dent de lait !
    Si vous avez un conseil je suis tout ouïe !

  2. DeL dit :

    Bonjour. Evidemment, complètement d’accord avec le fait de ne pas forcer l’enfant et le laisser affronter ses peurs à son rythme. Je voudrai juste souligner que ça ne veut pas forcément dire qu’en les affrontant, l’enfant n’aura plus peur. Mon fils de 7 ans m’a encore dit récemment qu’il avait peur quand il était tout seul dans une pièce, surtout si nous, nous étions à l’autre étage. Pourtant, il est très souvent seul dans sa chambre quand nous préparons le repas, seul dans le salon quand nous nous occupons de son petit frère à l’étage, seul dans son lit lorsqu’il est temps de se coucher, etc… Bref, il vit sa vie, mais apparemment, quand il est seul et posé, dans un temps calme, des angoisses remontent. Je n’ai pas encore réussi à toutes les cerner, mis à part la peur qu’un cambrioleur entre dans la maison… Tout ça pour dire qu’il m’a surprise lorsqu’il m’a dit ça, parce qu’en apparence, cela lui semblait égal ! Mais en fait ce n’est pas forcément parce qu’il le fait que ça ne lui fait pas peur. A creuser avec lui, donc…

  3. Elodingdong dit :

    C’est rassurant de voir que nous ne sommes pas seuls à se sentir impuissants faces aux peurs de nos enfants. Depuis que notre fille de 5 ans m’a entendu parlé du cambriolage d’une voisine et que le même jour une poubelle à été brûlé dans notre rue c’est l’enfer pour la coucher! Elle est terrorisée, elle demande x fois de vérifier si tout est fermé à clés, elle s’imagine tout un tas de scénarios horribles, veut absolument que nous nous couchions en même temps qu’elle, elle tremble de peur dans son lit, hier elle s’était relevé et était en train d’essayer de vomir ! Nous essayons de la rassurer un maximum, la faisons verbaliser sur ses peurs, passons plus de temps auprès d’elle pour le coucher mais je ne vois pour l’instant pas d’amélioration (environ 20jours), cela à même plutôt tendance a empiré! Les difficultés d’endormissement de sa petite soeur de 2 ans n’arrangent pas les choses et nous rendent un peu( voir beaucoup) sur les nerfs!! Si quelqu’un a vécu quelque chose de similaire et aurait une petite piste à explorer….. merciiiii!

  4. Evan Boissonnot dit :

    Bonjour

    Un très bon article qui fait plaisir à lire.

    Je connais une personne qui, quand elle était petite, a été forcée de se jeter dans la piscine, car elle avait peur du grand bassin. Devinez quoi ? Depuis ce jour où le maître nageur l’a jetée de force, elle est .. devenue phobique de l’eau !

    Forcer est la pire des erreurs, je suis tout à fait d’accord.

    Si l’enfant n’a pas envie, et bien tant pis … on échange sur la peur comme tu le dis, et on lui propose des clefs pour l’aider à comprendre sa peur, sans la juger.

    Quand il aura vraiment envie, il passera l’étape de la peur !
    Comme quand il était petit et qu’il a décidé : p’u couche. 🙂

    A bientôt
    Evan

  5. Vanouss44 dit :

    Bonjour
    Pareil ma fille de 2ans hurle au moment d’aller à la douche depuis 2/3 mois… on a tout essayé : douche avec elle, avec le doudou, lui parler, l’amener à la piscine, lui proposer un bain… rien n’y fait …
    Et contrairement à d’autres peurs, nous sommes bien obligés de lui faire prendre sa douche pour lui laver les cheveux …
    Une idée pour que ce moment normalement sympa le redevienne ?
    Merci beaucoup par avance !

    1. Haj dit :

      Mon fils aussi a eu cette période. Alors au départ je lui ai proposé de se doucher avec moi puis ça a été avec son père . Et maintenant on le douche seul avec des jouets. Il s’est qu Il va s’amuser donc il.est content d y aller.

    2. Haj dit :

      Mon fils aussi a eu cette période. Alors au départ je lui ai proposé de se doucher avec moi puis ça a été avec son père . Et maintenant on le douche seul avec des jouets. Il sait qu Il va s’amuser donc il.est content d y aller.

    3. Pauline dit :

      J’ai le même problème avec mon fils de bientôt 2 ans. J’arrive à lui faire prendre douche et bain (quand ce n’est pas moi c’est compliqué) mais lui laver les cheveux c’est dans les larmes et dans les cris. En effet, on est bien obligé de laver leurs cheveux ! J’essaye de lui expliquer dans quelle position il ne recevra pas d’eau dans les yeux, en insistant sur le fait qu’il peut me faire confiance mais chaque fois il panique, il a de l’eau dans les yeux et la prochaine fois encore plus d’appréhension… je ne sais pas comment m’y prendre parce que j’ai l’impression de le torturer plusieurs fois par semaine …

  6. Marmeleine dit :

    Cet article vient à point!!
    Nous avons justement un petit garçon de 3ans tout pile qui depuis plusieurs soirs a peur. Après avoir creusé l affaire, il nous explique avoir peur “parce qu’il est tout seul” et “que quelqu’un rentre dans sa chambre” (Il faut préciser qu’il est grand frère depuis un peu plus d un mois… et que depuis, il demande booooocoup d attention….) Suite à cette découverte de peur, nous avons donc fermé ensemble la porte d entrée, mais les couchés reste très compliqués…. Après lecture de votre article, je me rend compte qu’il y a plusieurs types de peur, et que je ne sais pas trop comment appliquer vos solutions à notre cas… si vous avez des idées! Nous prenons!!

    1. sophietvb dit :

      Bonjour, Je suis un peu comme Marmeleine. Mon fils de 6 ans a peur le soir “des loups”. Je ne sais pas du tout d’ou cela vient… ni quoi faire! J’ai essaye de lui explique que cette peur n’était pas rationnelle. Apres lecture de votre article je vais plutôt essayer de lui raconter mes peurs d’enfants des monstres. Sinon des idées pour que cela viennent de lui? Nous prenons aussi!

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