Le bonheur ne nous tombe pas dessus : lettre à coeur ouvert

(Lettre à coeur ouvert d’Emmanuelle)

Aujourd’hui j’ai passé 3h à prendre un café avec une amie d’enfance. Nous sommes toutes les deux en couple, nous avons toutes les deux 2 enfants (un garçon et une fille) et nous travaillons toutes les deux. Nos vies sont assez similaires et nous aimons en rire lorsque l’on se voit, ce qui arrive une fois l’an car nous sommes éloignées.

Mais aujourd’hui ne ressemble pas à d’habitude. Après avoir parlé avec elle de mon couple, de mes loisirs, de mon travail, de mes enfants et de ce qui remplit ma vie, mon amie me lance avec ironie : “Oui je vois tu es heureuse. De toute façon toi tu as de la chance, le bonheur te tombe dessus à chaque fois”.

Et là, c’est la douche froide…l’orage à l’intérieur de moi. Comment ça le bonheur me tombe dessus? A chaque fois?

Pourtant, mon amie sait bien que j’ai failli divorcer il y a 2 ans et que je suis en thérapie de couple. Elle sait que je n’ai pas eu ma promotion au travail. Elle sait que mon fils fait beaucoup de crises et que c’est difficile à la maison et elle sait que ma fille ne voit pas d’un œil depuis la naissance, entraînant beaucoup de rendez-vous et galères à l’hôpital.

Mais comment pouvait-elle me dire que le bonheur me tombait dessus quand moi j’avais l’impression parfois de m’être noyée dans une mer de difficultés?!

Alors je lui pose la question. Je lui demande de préciser ce qu’elle veut dire. Elle complète en me disant “Malgré les galères, tu as la pêche. Malgré ton quotidien avec 2 enfants, tu as du temps pour toi et tu n’es pas aigrie. Malgré tes problèmes de couple, tu es encore soudée avec ton mari. Malgré les soucis de santé de ta fille, tu gardes espoir pour son oeil. Je trouve cela injuste que nous n’ayons pas tous ton tempérament pour affronter la vie”.

D’un coup, je comprends mieux: Mon amie ne réalise pas que tout ce que je fais et choisi de penser n’est pas inné chez moi, mais que c’est un choix et une vigilance. J’ai appris.

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J’ai appris à voir le verre à moitié plein (exercice très difficile parfois, je vous le promets) ou à reconnaître qu’une épreuve apporte du positif. J’ai appris à prendre du temps pour moi et à ne pas culpabiliser pour cela, en intégrant petit à petit que cela participait à mon équilibre. J’ai appris à repérer ce qui me ressource et ce qui me vide de mon énergie. J’ai appris à mieux me connaître, à mieux m’accepter et à m’aimer pour mieux aimer et accepter mon mari et mes enfants. J’ai appris à m’assumer.

Et je n’ai pas fini d’apprendre car encore chaque jour, je me trompe, je chute, je me relève, et je recommence.

Et comme tout est une histoire d’équilibre, dès que l’on a plus d’énergie, dès que l’on s’aime plus, dès que l’on a de la gratitude, il devient plus facile de rire de ce qui nous agace. Il devient plus facile de se lâcher ou de jouer avec ses enfants. On devient plus léger, on devient plus heureux.

Alors oui, mes cicatrices de maman, de femme, d’épouse, d’employée, parfois qui saignent encore, elles sont toujours là. Mais c’est un choix que j’ai fait que de faire avec, de tenter de le dépasser et de voir au-delà.

Consciente que le bonheur n’est pas une pluie magique qui nous tombe dessus par chance, j’ai décidé de consacrer un peu de mon temps à le cultiver. Je ne dirais pas qu’il faut “travailler” son bonheur: pitié, nous travaillons tout le temps!

Je pense qu’il faut le cultiver. Mais ce que, peut-être, on oublie souvent, c’est que cultiver le bonheur passe par le fait de cultiver le lien avec soi-même. Se connaître, se tendre la main, aller voir ce qui nous dérange et pourquoi, accepter qu’on avance pas vite parfois, mais se reconnecter à nous même. Est-ce que ça c’est OK pour moi? Pourquoi j’ai la boule au ventre? de quoi j’ai besoin là, tout de suite? de quoi j’ai envie?…

Ma seule chance dans cette histoire à été de tomber sur l’accompagnement de CoolParentsMakeHappyKids  qui permet de consacrer du temps à soi tout au long de l’année.

Mais tout le reste, c’est mon initiative pour cultiver un peu de bonheur dans une vie ou, avec de multiples épreuves, la rage de m’en sortir m’a poussée à créer du lien avec moi-même.

Ça demande une vigilance quotidienne de se remplir de choses qui nous inspirent, nous comblent, d’écouter notre boussole intérieur et tenter d’être davantage soi-même.

Alors cet après-midi, j’ai pris mon amie par la main, et je lui ai raconté ce que je vous partage ici. Déjà 3 ans que je fais du développement personnel et que j’ai commencé à cultiver ma relation avec moi-même et tout le bénéfice rejaillit sur ma relation avec les autres. Je commence à rayonner, je commence à sourire de nouveau à la vie. Alors non le bonheur ne nous tombe pas dessus comme une pluie fortuite, non la résilience n’est pas un gène donné à certains et pas d’autre. Ce sont des petites graines que l’on a tous au creux de notre main et il est possible pour chacun de la planter, la cultiver pour en avoir un jour les fruits.

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