Éduquer ses enfants avec positivisme et bienveillance, n’est pas réservé aux parents parfaits. Il arrive toujours un moment où, malgré nos efforts, nous sommes à bout… Se faire obéir sans crier ce n’est pas simple, surtout lorsque l’on est à bout. Voici quelques astuces pour minimiser alors les dégâts 🙂
Que faire quand nous sommes à bout ?!
Commençons par une petite anecdote : un jour, ma fille ne voulait pas se coucher. Elle n’arrêtait pas de m’appeler. Prenant sur moi, je me forçais à rester calme malgré ses appels répétitifs. Pourtant, intérieurement, je bouillonnais. Lorsqu’à force de m’appeler, elle réveilla son frère, qui avait eu tant de mal à s’endormir. J’explosais. Prise d’étonnement et de tristesse, elle gémit : « Mais Maman, pourquoi tu t’énerves ? ».
Moralité : faire semblant d’être calme alors qu’on ne l’est pas du tout est une très mauvaise méthode ! Mieux vaut prévenir son enfant que l’on commence à atteindre les limites de la patience, sans pour autant lui crier dessus : « Je n’en peux plus, cela fait 6 fois que je suis dérangée parce que tu me demandes quelque chose. Tu n’es pas obligée de dormir, tu peux lire dans ta chambre, mais s’il te plaît, ne me dérange plus car je vais finir par exploser. D’accord, tu veux bien m’aider ? » (Voir l’article « Comment se faire obéir sans crier » ).
Bien sûr, se faire obéir sans crier, cela ne marche pas à tous les coups. On peut même avoir l’impression que notre enfant cherche à nous provoquer.
Il nous reste alors une solution : laisser son conjoint ou une autre personne prendre le relais avec calme.
L’objectif n’est pas de prendre l’ascendant sur notre enfant, de gagner cette bataille qui a si mal commencé, mais plutôt de l’éduquer et de l’amener à coopérer. Et quand on n’est soi-même plus capable de communiquer calmement, se faire obéir sans crier devient compliqué, et mieux vaut alors déléguer.
Si nous sommes seuls à ce moment-là, il reste toujours la solution de sortir de la pièce pour faire une pause ; car désamorcer la bombe peut, au final, nous faire gagner bien du temps ! « Je vais faire une pause car je suis très énervée, et si je reste à côté de toi, je vais crier. Je reviens ». Bien sûr, c’est loin d’être évident mais ça vaut le coup d’essayer d’y penser … En plus, si on y arrive, ça lui donne un super bon exemple ! Lui aussi, quand il se sentira énervé, il pourra avoir le réflexe de faire un petit temps de pause, plutôt que de taper sur son frère !
Profitons de cette courte pause pour faire redescendre la pression
Boire un verre d’eau, ou encore faire un exercice de pleine conscience (ou full mindfulness, oh yeah !). Oui oui, ce que l’on appelle « méditation », le fameux « truc » qui nous permet de gérer nos émotions ; vous savez ?
La technique : vous concentrez votre attention sur votre respiration, sur ce qu’il se passe dans votre corps, sur ce que vous ressentez physiquement. Votre cœur bat à 1000 à l’heure, vous êtes à cran. Prenez conscience de ces sensations, et acceptez-les avec bienveillance, sans chercher à vous raisonner ni à réfléchir. Pour faire redescendre la pression, on peut même inspirer et gonfler les poumons pendant 3 secondes, puis retenir notre respiration 3 secondes, et enfin expirer 3 secondes. Et se concentrer uniquement sur le décompte du temps. Evidemment, c’est loin d’être simple. Mais plus on s’entraîne, moins on s’énerve.
Et puis il y a certains cas où l’on ne parvient même pas à faire un temps de pause, on ne peut rien faire d’autre que crier. Alors crions.
Mais pas n’importe quoi. Ne crions pas à notre enfant que c’est un incapable, que l’on ne peut plus le voir en peinture : « TU es TOUJOURS en retard et TU es incapable d’être prêt à l’heure ! Comment peux-TU être aussi lent, j’en ai marre de TOI !». Certes, on est énervé, mais ce n’est pas une raison pour le rabaisser, surtout que cela ne le fera pas s’améliorer.
Donc essayons de ne pas employer le « tu » accusateur, humiliant, et blessant, qui va lui donner plutôt envie de pleurer ou de lutter, que de coopérer.
Ce n’est pas lui qui est mauvais, mais c’est ce qu’il a FAIT qui NOUS met en colère.
Focalisons-nous donc plutôt sur un fait, un geste, une phrase précise, et ce que nous ressentons par rapport à cela :
« J’en ai assez, CELA me met hors de moi d’être en retard en bureau, parce que tu n’es pas habillé au moment de partir ! ». Ou encore plutôt que de crier : « Qu’est-ce que TU as fait, ça va pas non ?! TU ne peux pas faire attention !», préférons « Regardes, IL Y A des jouets partout ! JE suis fatiguée de ranger, JE n’aime pas quand c’est le bazar ! ». Je décris la scène, et j’exprime mes sentiments, par rapport à des faits. « J’AI envie de me reposer, JE suis fatiguée. J’ai pris le temps de t’apporter les 3 objets que tu m’as demandé, maintenant JE n’en peux plus ! Alors s’il te plait AIDE-MOI à me reposer !! ».
Si on se met en colère rarement, cela a aussi l’avantage de marquer le coup, et de montrer qu’à force d’insister, on peut pousser les gens à bout.
Lui demander pardon après coup.
Certes, notre enfant a une grande part de responsabilité dans cette dispute. Mais soyons clairs : dans un conflit, toutes les personnes impliquées ont leur part de responsabilité. Et celui qui a le plus de mérite, c’est celui qui met son ego de côté pour venir présenter ses excuses en premier. Plus on viendra vers eux en leur demandant pardon, plus il sera naturel pour eux de le faire ! Et pour que notre « pardon » ait de la valeur, n’oublions pas d’être précis : « Je suis désolée d’avoir perdu patience, d’avoir crié… ». On demande pardon pour la forme, mais cela ne veut pas dire que nous n’avions pas raison sur le fond.
Conclusion « se faire obéir sans crier « , pas toujours..
Et voilà, on a crié (malheureusement), mais on lui a aussi fait comprendre qu’il n’est pas bien de le faire, et on lui a appris à dire « pardon ». Pas mal non ?
D’ailleurs si vous souhaitez que je vous envoie les clés à connaître pour ne pas avoir à répéter 4 fois les choses (et finir par crier), maximiser vos chances pour que votre enfant fasse ce que vous lui demandez, ou encore savoir comment gérer quand vous êtes à « bout ». Indiquez votre email ci-dessous, et retrouvez le « PACK « OUI PAPA OUI MAMAN » : Toutes les clefs pour les faire coopérer (sans crier) ! » dans votre boîte mail (gratuitement).
Aussi, pour éviter que ce genre de colère soit récurrente, pensons à nous ménager (voir l’article « Être parent cool cela se travaille ») pour retrouver un peu d’énergie et de sérénité.
Car de l’énergie, il en faut beaucoup pour gérer nos enfants avec patience et humour. 🙂
Merci pour ces méthodes. Pas toujours facile et pourtant, la communication ça marche parfois, du moins ça vaut carrément le coup d’essayer.
Se décharger en stress en sautant sur place ou en faisant des pompes pour moi ça marche aussi. Ça permet d’évacuer et d’éviter de crier ou de dire des choses qu’on aurait pas voulu dire.
Bonjour ma fille de 22 mois est infernale elle désobéit a tout minte dur les chaises le canaper claque les portes malgre des bloque portes hurle et se traine par terre a la moindre contrariété mais le pire elle est agressive : elle pince mord marrache les cheveux mets des coups de pieds… je n’en peux plus… au secours
Moi je serais aussi preneuse pour une idée en cas de débordement quand on ne peut pas faire appel à un conjoint. J’ai déjà essayé de m’isoler en disant aux enfants que j’avais besoin d’être un peu seule pour me calmer parce que je sentais la mayonnaise monter. Mais les miens me poursuivent 😉
Déléguer …je veux bien … Mais quand on est seule parceque le papa nous a larguée à la maternité; que votre mere est tellement fatiguée qu’elle a fait un AVC et que vous ne trouvez pas de nounou ni de Place en crèche et que vous devez bosser chez vous pour vous occuper aussi de bebe … vous faites comment ?….
Bonjour,
je suis parfaitement d’accord que chaque cas est différent et selon notre propre situation personnelle, il n’est pas toujours possible d’avoir les mots les plus adéquats ou d’adopter l’attitude que l’on souhaiterait (comme déléguer, par exemple) mais l’idée est juste d’être conscient que nous essayons de faire de notre mieux en tant que parent. Lorsque nous connaissons des périodes difficiles dans notre vie qui ne nous permettent pas forcément d’agir avec toute la bienveillance, tout le calme que nous souhaiterions, prendre au moins le temps de réfléchir à différentes solutions pour éviter de s’énerver ou de crier, cela peut nous aider d’une certaine façon à faire de notre mieux à un moment donné.
Très belle journée,
Prenez soin de vous.
Bravo pour tous ces articles clés en main, ça fait beaucoup de bien! Des conseils concrets, faciles à mettre en place et emplis d’une belle énergie positive! GRATITUDE pour tout cet énorme partage! Ayant moi-même une petite fille de 3 ans et faisant partie d’un réseau d’amies toutes jeunes mamans comme moi, je lis tous vos articles avec une grande attention! MERCI!
Merci beaucoup ! C’est super de savoir que nos articles vous aident d’une certaine façon dans vôtre rôle de parent au quotidien. Ca nous donne plein d’énergie pour continuer. Très belle journée 🙂
Bonjour,
Maman de 4 enfants dont 1 zèbre linéaire de 13 ans et 1 zèbre complexe de 10 ans (aïe, les émotions et colères puissance 100), ce n’est pas facile tous les jours et j’ai l’impression de ne plus savoir me faire obéir sans crier. Donc je crie tout le temps. Je m’abreuve de lectures et conseils sur l’éducation positive, mais avec un boulot compliqué, le stress semble toujours gagnant… Merci pour votre blog qui donne des conseils simples et exemples concrets, que j’espère arriver à mettre en oeuvre au quotidien.
Merci pour ce blog!
J’ai deux enfants de 4 et 2 ans et ce n’est pas facile tous les jours! J’ai commencé à me documenter sur l’education positive pour mon premier mais mon comportement a changé à la naissance de mon deuxième: entre le travail et la fatigue, j’ai abandonné l’education positive et je me retrouve à crier, mettre au piquet, donner des fessées et utiliser la douche froide…alors que je ne voulais jamais faire subir ça à mes enfants…
J’ai eu une éducation autoritaire et maltraitante et je me suis jurée de ne pas reproduire ce que j’ai vécu. Malheureusement, le naturel revient au galop et ma colère ressort assez rapidement! Et CA NE MARCHE PAS: Le climat à la maison etait devenu invivable pour notre couple et pour nos enfants!!! J’ai donc décidé de me relancer dans l’éducation positive parce que mes enfants le meritent et je veux qu’ils deviennent des adultes équilibrés et heureux…
Par ailleurs, je pense que l’apprentissage de l’education positive doit s’accompagner d’une thérapie car nous avons des automatismes (traumatismes?) issus de notre enfance…
Vos videos sont pleines de bon sens et OUI nos enfants ne veulent pas nous mettre à bout personnellement! Leur cerveau est trop imature pour ça…
MERCI pour vos exemples et vos conseils… Ils me complaisent dans mon idée de les élever autrement et je m’en rend compte que cette méthode marche vraiment!
Bonjour Fantom,
Je me retrouve dans votre histoire : éducation parentale très stricte lorsque j’étais jeune, je me suis toujours dit que je ne ferai pas subir ça à mes enfants. Et malheureusement comme vous le dites si bien « chassez le naturel il revient au galop ». Je crie (voire hurle) sur mes enfants, et n’arrive pas à maîtriser mes émotions. J’ai l’impression d’être une cocotte minute.
J’ai eu vraiment un déclic lorsque mon fils de 5 ans s’est comporté comme moi en fait : a jeté son livre, a tapé dans les murs…et là je me suis dit « mais qu’est-ce que je fais, là ? ».
Je ne veux pas être un exemple négatif pour les enfants. Je veux que ma maison respire le bonheur et pas que l’ambiance soit électrique voire explosive.
Alors voilà, même si je me moquais des parents qui parlaient d’éducation bienveillante, je viens de télécharger plein de fiches, de consulter des sites, parce que je ne me supporte plus.
Je suis déjà allée voir un hypnothérapeute pour ce genre de pb, je crois que je vais y retourner ou du moins consulter quelqu’un en médecine parallèle qui pourrait m’aider.
En tout cas, merci pour votre témoignage, ça fait du bien de voir qu’on n’est pas seule dans cette situation.
Et pour info, c’est la première fois de ma vie que je poste un commentaire (c’est dire si ça me tient à cœur !) alors désolée pour la longueur du message…
Déléguer, quand on est parent solo c’est impossible ! Et moi, quand je suis vraiment à bout et que cela fait 10 jours qu’il joue avec mes nerfs quotidiennement au moment de dormir, manger, s’habiller, faire la sieste, aller à l’école (tout cela, chaque jour !!)…Eh bien je n’ai plus d’autre option que de crier. Ce qui aggrave souvent les choses j’avoue. Mais la parentalité positive, quand on a pas été élevé comme ça et qu’on est seul, c’est chouette mais quand même vraiment usant d’être tout le temps en train d’essayer de trouver des solutions, discuter, négocier, transformer la situation en jeu, etc, etc… Heureusement internet regorge de ressources pour s’améliorer, mais pas simple tous les jours !!
Bonjour,
Ah merci! Cet article tombe à pique.
Je découvre votre blog et je me dis « Chouette, je vais enfin pouvoir trouver des astuces concrètes sur l’éducation positive! ».
Pas facile en effet de garder son calme quand nous sommes à bout et de ne pas crier (surtout pour une maman comme moi qui n’a pas trop de patience, quoique j’ai fait d’énormes progrès;) ).
Ce matin encore, Logan (mon fils à deux ans) pleure parce que je ne mets pas le lait dans mon bol avant d’y mettre les céréales (dans mon bol, le sien était déjà prêt), pleure parce qu’il ne veut pas mettre ses chaussettes, refuse que je l’habille, et crie parce qu’il voulait mettre son manteau jaune (manteau d’été) et non pas le rouge (manteau d’hiver). Et tout cela en trois quart d’heure, ouf, ça fait un peu beaucoup alors qu’il n’est pas encore 7h30 du matin… Alors oui, le coup du manteau alors que j’étais en retard et déjà un peu remontée, j’ai fini par un peu crier, et à culpabiliser dans la foulée. Ah ces sacrées émotions… Elles ne sont pas toujours tendres avec nous 😉
Merci pour cet article qui déculpabilise, et qui donne des astuces faciles à mettre en place, faciles à comprendre et au final très logiques. Il s’agira à l’avenir, quand une situation de crise arrivera, de maitriser mes émotions, de réussir à prendre du recul pour comprendre et accueillir les émotions de mon fils avec sérénité.
Je vais lire les autres articles avec beaucoup d’attention !
Justine