Colère : comment gérer les crises de mon enfant ?
Elle ne veut pas mettre son manteau ? Elle le jette par terre. Il fait le pitre à table et se fait sermonner ? Il répond par des insultes. On refuse un bonbon, on retire une tétine ? On se fait taper ! Ces fameuses “crises” ça vous dit quelque chose ? Vous savez ces moments où nos enfants se comportent tellement mal qu’on finit par exploser !
Les crises de colère : une réaction (naturelle) à l’agression
Il arrive que la crise enfant, soit une réaction assez ‘naturelle’ à notre propre attitude… Mais, il est quand même intéressant de l’identifier, car en changeant notre comportement on va peut-être pouvoir éviter quelques crises !
Mettons nous en situation pour comprendre comment notre comportement peut parfois provoquer une crise de nerf chez notre enfant :
Imaginons que l’on soit sur notre téléphone en train d’écrire un mail ‘important’, et qu’on nous l’arrache des mains, en nous disant d’un ton autoritaire :
« Ça suffit, j’en ai assez de te voir encore sur ton téléphone ».
Peut-être aurions-nous des envies de violence contre la personne qui nous l’a ainsi arraché.
Mais heureusement, et contrairement à notre enfant, notre cerveau est suffisamment mature pour contrôler notre main, même si l’envie de gifler est très forte.
Quelle réaction en cas de crises de notre enfant ?
🎁 POUR NOËL 🎁
✨ Offrez-vous des
moments précieux ! ✨
Les seuls qui comptent 🎄💛
Famille, couple, amis !
De la même manière, imaginez qu’un soir votre conjoint ait préparé le dîner. En entrée, il vous propose de la betterave. Pas de chance : vous détestez ça, et ne les mangez pas. Vient ensuite le plat : riz cantonnais. Difficile, vous commencez à trier les petits pois des grains de riz. C’en est trop pour votre conjoint : il vous sort subitement de table, et va vous mettre dans votre chambre. OK, vous avez abusé. Mais il y a de quoi trouver sa réaction démesurée et se sentir légèrement agressé, non ?
Bien souvent, et de façon inconsciente, on ‘agresse’ quelque peu notre enfant, énervée nous-même qu’il ne fasse pas ce qu’on lui a demandé. Et notre propre énervement nous fait généralement adopter une attitude maladroite, où l’on se met à utiliser la force : lui arracher sa tétine sans crier gare, parler d’un ton très autoritaire, le soulever pour le mettre ailleurs, imposer son rythme sans prendre en compte ses besoins, etc. Il y a alors de fortes chances pour que la situation parte en cacahuète. C’est un peu « l’escalade de la violence ». Notre enfant se sentant ainsi agressé, répond lui aussi violemment, en criant, tapant, nous traitant de méchant.
Comme nous l’avons vu, le cerveau de l’enfant n’est pas encore assez mature pour maîtriser ses pulsions. (Voir aussi notre article sur les neurosciences).
S’adresser avec respect à son enfant (sans pour autant lâcher prise comme dans la communication non-violente), peut par exemple éviter quelques crises. Mais “garder son calme” est bien sûr ce qu’il y a de plus difficile, est c’est ce dont nous allons parler lors de la conférence live (gratuite) de ce soir / demain 🙂
Mais, si nous n’y sommes pas parvenus, ou que tout simplement nous n’avons pas eu le choix que d’utiliser la ‘force’ (soulever notre enfant pour le mettre ailleurs, lui arracher quelque chose), soyons simplement conscient que cette réaction violente de notre part, a provoqué ou renforcé chez lui un état de crise. Garder cela a l’esprit nous aide à garder notre calme.
Les crises de l’enfant : une réaction à la frustration
Bien sûr, il n’y a pas que la façon dont on agresse parfois notre enfant qui le mette hors de lui, il peut aussi y avoir le sentiment que l’on restreint ses libertés de façon injustifiée.
Voici un exemple très concret : l’autre jour, notre fille a ramené de l’école un sac de bonbons. Chez nous, les bonbons ne sont pas autorisés. Et encore moins lorsqu’elle a déjà passé l’après-midi à s’en régaler pour l’anniversaire d’une camarade de classe !
D’ailleurs, si cet article vous parle, et que vous avez envie d’autres clés et conseils pour gérer ce genre de situations, recevez (gratuitement) mon PACK ANTI-COLÈRES : le dossier ultime pour gérer « caprices » et autres crises ! Bourré de conseils et idées bienvenues, il aide à mieux vivre ces moments difficiles. Pour le recevoir, laissez-moi votre email ci-dessous et je vous l’envoie directement dans votre boite.
Extrait d’une conversation qui engendre une grosse colère…
– « Maman, je peux manger un bonbon ce soir ? Juste un ? »
– « Non mon cœur, tu as déjà beaucoup mangé aujourd’hui, et ce n’est pas bon pour la santé. »
– « Alors un demain matin ? »
– « Non plus mon cœur, on ne mange pas de bonbons le matin. ».
Petit à petit, je m’embourbais, et au final, ma fille piqua une colère, et se mit à faire n’importe quoi (vider la poubelle par terre en l’occurrence…).
Ce qui m’intéresse ici c’est de comprendre ce qui a provoqué cette crise de mon enfant. Sachant que dans cet exemple, je n’ai justement pas employé un ton autoritaire.
Crises de l’enfant : un sentiment d’injustice ?
Malgré mes explications, elle a eu l’impression que j’enfreignais sa liberté de façon injustifiée. On peut le comprendre. D’autant plus que bon nombre de parents auraient trouvé, en effet, ma règle excessivement stricte. Cette sensation d’injustice et d’incompréhension, notre enfant peut l’avoir bien souvent…
La plupart du temps, notre enfant a le sentiment d’être dans son bon droit.
Il veut porter lui-même le pain pour les canards.
Monsieur ne veut pas mettre un pantalon mais une robe.
Il veut enfiler le pantalon avant les chaussettes.
Monsieur veut distribuer les menus à la place du serveur.
Il ne veut pas que l’on dessine sur sa feuille.
Il veut absolument que l’on fasse demi-tour pour ramasser la pâquerette qu’il a laissé tomber…
Ou encore, elle veut même garder à côté de lui, sur la table, la petite voiture avec laquelle elle n’a pas le droit de jouer pendant les repas, etc.
Chacun ses envies !
Notre enfant a parfois des envies et des préoccupations que l’on n’a pas, et auxquelles il attache une importance qui nous dépasse. Oui, il a envie d’avoir enfin quelques responsabilités (distribuer, garder, porter), il a envie de pouvoir choisir le peu de choses qui le concerne (la façon dont il va s’habiller), il n’a pas envie que l’on gâche son œuvre d’art, il a juste envie d’être quelqu’un. Pour nous, toutes ces petites choses sont anodines, mais à son niveau, elles sont essentielles.
Car, il y a des limites que nous devons lui faire respecter, mais pour ce qui le concerne, posons-nous parfois la question : “est-ce que, dans cette situation précise, je ne pourrais pas lui laisser prendre un part de responsabilité ? Le laisser décider (On va lui ‘imposer’ de venir faire les courses avec nous, mais le laisser choisir s’il prend la trottinette ou le skate) ou encore de le responsabiliser quand c’est possible (voir les clés de la parentalité positive). Si ça ne l’est pas, à nous alors de l’aider à gérer ses frustrations (voir les articles « “Caprices d’enfants” : la meilleure façon de les gérer » et « Comment élever son enfant pour qu’il devienne ce qu’il est de mieux ? »).
Conclusion
Essayons de prendre du recul par rapport à certaines crises de nos enfants, voyons si celles-ci ne sont pas une réponse à notre propre agression, ou à un sentiment d’être limité dans ses libertés de manière injustifiée. Cela nous permettra de davantage les « accepter » et de les gérer plus facilement. Cela nous aidera peut-être aussi à réagir différemment la prochaine fois et à rectifier le tir si notre réaction a été un peu excessive
Déposer / Voir les commentaires
Bonjour, franchement je suis choquée par cette culpabilisation permanente des parents : si les enfants font une crise, c’est toujours de la faute des parents ? Il peut y avoir 1000 autres raisons qu’on ne peut pas gérer. En l’occurrence, chez moi, je me suis aperçue que ma fille de 4 ans pouvait en faire simplement parce qu’elle avait été agressée par trop de bruit dans la journée, ou parce qu’elle avait soif, ou qu’elle était simplement fatiguée… ou parce qu’elle avait juste envie de mesurer son pouvoir sur moi ! Alors dorénavant, chez moi, c’est très simple et j’ai beaucoup moins de crises en ayant des horaires de coucher très stricts, en donnant un verre d’eau, un calin et un dialogue dès que je sens monter un énervement, et en ayant donné quelques fessées cet été (maintenant je compte juste jusqu’à 3 et en général ça suffit ). Si besoin je l’envoie faire sa crise dans sa chambre fermée à clé…(car une fois que la crise est partie, il n’y a absolument rien à faire que d’attendre que ça se calme, à mon sens, et c’est là que c’est très dur d’avoir la patience de ne pas intervenir…). Alors oui, je sais que ce n’est pas tout à fait dans la mouvance “cool parents”, mais voilà ce qui a marché chez moi. Et je suis beaucoup moins fatiguée et donc surement meilleure maman qu’avant. 🙂
Parfois on perd effectivement patience… mais là fermer à clé??? Un enfant??? cela me semble affreux!
Ca ne parle que du debut de la crise. Pas d’exemples de solutions. Que faire quand l’enfant n’ecoutes pas (cris, violence, etc.) meme si on reste calme et qu’on lui propose de trouver une solution. Une des seules sorties qu’on a trouve lors d’escalade et de s’eloigner… mais les cris durent et c’est dur de tenir.
Bonjour, je suis tout à fait d’accord sur le fond de votre article néanmoins concrètement comment ça se passe? Comment vous en êtes vous sortie avec votre fille? En fait votre article nous aide à comprendre pourquoi l’enfant réagit comme ça mais pas comment gérer la crise ! Parfois on a beau avoir prévenu 3 fois, avoir expliqué la règle très clairement, lui dire je comprends que bla-bla-bla la crise de nerf est là et il devient très difficile de la gérer! Surtout quand il y a d’autres frères et sœurs !
Bonjour,
Je souhaiterais aussi connaitre la suite de l’histoire du bonbon.
et que faire quand les crises surgissent à cause du frère…? et que pour la millième fois on en peut plus de les voir se tapper dessus! hier j’ai craqué après avoir gardé ma bienveillance avant le brossage de dents…et au final énorme dispute entre eux qui m’a fait explosé!
Je pense qu’il faut leur répéter souvent (dans les moments calmes) qu’ils sont frères et sœurs pour la vie et qu’ils sont importants l’un pour l’autre. Encourager les bisous et partager les bons moments avec son frère ou sa sœur. Souvent, les parents oublient d’inculquer le lien fraternel. Et comme il y a de la”concurrence” entre enfants face aux parents, il est important que les parents montrent à chacun des enfants qu’il est unique et passent des moments individuels avec chacun. Moins de concurrence, plus d’amour = moins de disputes
Pour la crise du bonbon il y a aussi et bien sûr le sucre en cause….
Bonsoir
Votre approche est parfaite a mes yeux. Je procède ainsi tant que je le peux. J appelle ceci communiquer avec son enfant….entre autre….
Merci pour votre article qui devrait être diffusé sans modération…
et alors? comment s’est terminée la crise du bonbon? comment l’avez-vous gérée ?