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Deuil : comment accompagner nos enfants ?

deuil enfant

Lors de la mort d’un proche, comment aider notre enfant à faire son deuil ? Faut-il user d’images de départ au ciel, ou expliquer plus clairement la vérité ? Accepter ou refuser de l’emmener à l’enterrement ? Je souhaitais vous livrer ma vision des choses, dans l’optique peut-être d’alimenter votre propre réflexion, même si je n’ai sûrement pas vécu les situations que certains d’entre vous ont peut-être vécu. En espérant ne heurter personne tant le sujet est délicat…

Leur dire la vérité, toute la vérité ?

Parfois, lorsque le sujet est grave ou douloureux, on souhaite avant tout “protéger notre enfant” et, partant, ne pas lui dire la vérité. De peur de lui faire de la peine, et de le rendre triste.

« – Ton grand-père est parti au ciel.

– Ah bon, il est avec le Père Noël ? »

Marre de répéter 10 fois les mêmes choses ? Mène une discussion constructive en 4 étapes !

Non, il n’est pas avec le Père Noël, en fait c’est moi qui n’ose pas être claire avec toi parce que c’est moi-même qui aie du mal à mettre des mots là-dessus… car c’est en fait à moi que ça fait le plus de peine. Bien sûr, ça, on ne le dit pas ! Mais c’est ce qui se passe souvent en nous.

Souvent, leur dire la vérité nous renvoie à notre propre chagrin. Cependant, ce qu’on oublie parfois, c’est à quel point les enfants sont plus forts que nous – ne les sous-estimons pas. Combien d’enfants, petits, perdent l’un de leurs parents, ou les deux, ou un frère, une sœur, et une fois devenus adultes, ne vivent pas forcément cela comme une déchirure au quotidien ? Il n’est pas important, mais essentiel que nos enfants puissent eux aussi faire leur deuil, et qu’ils comprennent vraiment qu’ils ne reverront plus cette personne de leurs yeux.

« – ll est mort, ma chérie. Son corps ne bougera plus, ne parlera plus, ne verra plus, n’entendra plus. »

Ne cachons pas la mort à nos enfants, car c’est elle qui donne aussi tout son sens à notre vie.

“- Oui mon cœur, une amie de Papa est morte, elle s’est fait écraser par un train hier.”

Plus la mort fait partie de notre quotidien, moins il est difficile aussi, peut-être, de l’accepter et de la surmonter. À une époque, il était très courant pour une femme de perdre son enfant à la naissance. Il était également courant que sur 7 accouchements (les gens avaient alors beaucoup d’enfants), un des enfants n’atteigne pas les 2 ans. Dans ces conditions, et sans empêcher bien sûr la peine et la douleur, il était plus « simple » – avec tous les guillemets possibles bien entendu – pour les mères de dépasser cette blessure (aussi impossible cela puisse nous paraître aujourd’hui), du fait que cela faisait partie du quotidien et d’une certaine « normalité ».

Alors, faut-il les emmener à l’enterrement ?

Ces célébrations sont importantes pour nous, adultes, car elles nous aident à prendre conscience que la personne est réellement partie ; c’est une étape indispensable pour entamer son deuil. Par conséquent, il n’est pas forcément avisé non plus de laisser notre enfant dans le flou, car son imagination le laissera toujours dans une sorte d’attente que cette personne revienne.

Si nous avons besoin d’aller à l’enterrement, ou, pour d’autres, de voir la personne décédée pour y croire vraiment et faire le deuil, pourquoi est-ce que lui, l’enfant, n’aurait pas ce besoin, et par là-même, ce « droit » ? Pour avoir personnellement assisté à beaucoup d’enterrements en présence d’enfants, dans mes expériences les petits étaient  de loin les plus joyeux de l’assistance. Ce sont eux qui vivent la situation avec le plus de légèreté (même si, évidemment, cela ne veut pas dire qu’ils n’en sont pas affectés !). Là encore, c’est souvent nous, adultes, qui par peur de nos propres émotions, essayons de protéger notre enfant – comme si inconsciemment nous tentions de nous protéger en même temps.

Ma grand-mère a perdu son frère (qui avait un an d’écart avec elle) à l’âge de 8 ans. Clairement, ce n’est pas pour le frère ou la sœur que ce genre de décès est le plus dur, mais pour les parents. Et nous transposons notre douleur sur l’enfant qui est, en fait, moins impacté.

Plus l’enfant est jeune, moins il sera conscient de ce qui se passe, et moins il y a d’objections à l’y emmener, au contraire. Comme je vous le disais, se familiariser avec la mort permet plus tard de mieux la vivre. Et quand l’enfant devient un peu plus grand, pourquoi ne pas lui demander son avis ? Finalement c’est pour “son bien à lui “ que l’on fait ce choix, pas pour le nôtre. Et notre petit, bien plus connecté à son cœur que nous le sommes, saura très bien ce dont son cœur a envie, et ce qui lui fait peur. A condition bien sûr de lui expliquer ce qui va se passer de façon claire :

“- Voilà comme ça va se passer : on va mettre la boite dans lequel est son corps sous la terre (ou : on va brûler son corps), est-ce que tu veux-tu venir ? Qu’est-ce que tu ressens ?”

Notre enfant n’acceptera jamais d’aller à un événement qu’il n’a pas envie de voir, ou qui lui fait peur. Mais si c’est important pour lui, même si c’est nous qui finalement avons peur et la transposons sur lui, respectons son souhait, car ça signifie qu’il a besoin d’assister à cela.

Une dernière fois : j’espère n’avoir blessé personne avec cet article, et n’estime pas détenir toutes les vérités sur le sujet ! Je donne une possibilité de réponse suite à mes observations et études sur la question. Chaque histoire est personnelle, et chacun d’entre vous fera certainement ce qui lui semble le meilleur pour son enfant dans chaque circonstance. C’est un sujet extrêmement douloureux mais qui méritait d’être abordé, et j’espère avoir pu vous apporter un élément de réponse.

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Commentaires

0 thoughts on "Deuil : comment accompagner nos enfants ?"

  1. Stéphanie dit :

    Bonjour, l’année dernière j’ai perdu ma grand mère. Mes enfants avaient 6 et 3 ans. On l’a accompagné et on a expliqué à nos enfants ce qui se passait, qu’elle allait mourir, qu’on ne la verrait plus, que cela était triste mais qu’on penserait toujours à elle. Ma fille de 6 ans a fait des dessins. Elle a beaucoup pleuré et nous l’avons accompagné dans sa peine qui était aussi la notre. Pour mon fils de 3 ans les réactions ont été différentes car il était plus petit. Par contre il a exprimé clairement que sa grand mère était morte et qu’elle dormait pour toujours. Ils ont assisté à la sépulture et j’ai trouvé ça très sain. Il n’y a pas eu d’interrogation de leur part ensuite. On parle d’elle avec les enfants pour évoquer les souvenirs car la mort est indissociable de la vie. Ils ne nous demandent pas où elle est.

  2. Stéphanie dit :

    A

  3. Agathe dit :

    Merci pour cet article. J’ai perdu ma maman il y a 5 mois et demi, en l’espace de deux semaines de temps, d’un cancer. Mes enfants de 4 ans et demi et mon fils de 15 mois ne sont pas venus à la cérémonie mais étaient présents au repas qui a suivi (et qui réunissait tous nos proches) car je les trouvais trop jeunes et je ne me sentais surtout pas capable de m’en occuper correctement à ce moment là car j’avais mes propres émotions à gérer et mon chagrin. Les questions de ma fille sont venues un petit peu plus tard. Je lui ai expliqué pourquoi j’étais parfois ou souvent triste (même si je m’interdis de l’être en leur présence). Je n’arrive pas à lui expliquer où est sa grand-mère car comment expliquer ce que je ne sais pas moi-même. Je ne suis pas tout à fait en phase avec la phrase “son corps ne bougera plus, ne parlera plus, ne verra plus, n’entendra plus» car je lui dis justement qu’elle est avec nous dans nos coeurs et qu’elle nous regarde, qu’elle est au ciel, c’est ce qui me rassure moi sans doute.
    Elle a eu plusieurs réactions distinctes, la première fois qu’elle a eu mon beau-père au téléphone, elle lui a demandé de faire un bisou à Granny, pensant que ma mère était à ses côtés. Je n’ai pas compris car j’ai réalisé à ce moment là qu’elle ne m’avait peut-être pas cru ou compris ce que je lui avais expliqué. J’ai expliqué, encore et encore. Les questions sont souvent les mêmes “mais où est-elle?” Je crois que comme moi elle l’a cherche. Comme nous vivons à l’étranger, j’étais très inquiète à l’idée de la première fois où j’allais rentrer dans la maison. Pour Noël, elle avait préparé des gâteaux pour le père Noel et m’a dit qu’il y en avait un spécial pour elle car le Père Noël le lui apporterait. Elle comprend petit à petit (je passe sur le sujet croyant au Père Noël car c’est un sujet délicat que je redoute, j’ai peur qu’elle croit qu’on lui a menti mais en même temps je trouve ce monde imaginaire tellement doux). En revanche, je crois avoir remarqué qu’à chaque fois qu’elle veut mon attention, elle me parle de ma Maman pour me raconter des histoires à son sujet vraies et parfois un peu imaginées je pense mais je me trompe peut-être et elle me dit qu’elle lui manque, qu’elle lui manque beaucoup. Je ne sais pas si c’est pour que je me dise tiens elle s’en souvient encore! j’ai tellement peur que son souvenir s’efface dans sa mémoire, je ne veux pas forcément entretenir mais je ne veux pas non plus oublier mais j’ai moi-même perdu mon grand-père un peu plus vieille qu’elle et j’ai finalement peu de souvenirs hormis les photos et ce que l’on m’a raconté de lui, choses vraies ou légèrement modifiées!
    Les autres questions que me fille se pose c’est est ce que nous aussi nous allons mourir la réponse est oui mais dans longtemps (enfin j’espère). Cela doit peut-être faire partie de notre quotidien mais je trouve ce sujet très anxiogène pour moi alors pour mes enfants je ne veux pas qu’ils le soient davantage. C’est peut-être pour cela que c’est un tabou dans notre société par ce que ce n’est pas cartésien et que cela renvoie à notre propre mort et que c’est anxiogène pour certains dont je fais partie.
    Ce sujet est difficile et complexe, je vous remercie de vous être penché dessus.

  4. Gab dit :

    Merci pour ce très bon article.

  5. Sateen dit :

    Je partage votre point de vue. C’est assez naturellement que notre fils de 4ans et demi parle de la mort (y’a de quoi nous décontenancer parfois, lorsqu’il nous demande comment lui il va mourir, entre le plat et le dessert! )
    Cependant, nous avons refusé de l’emmener à l’enterrement de sa mamilou l’année dernière : je ne voulais pas qu’il voit la détresse des autres adultes, voir des réactions pouvant être excessives et traumatisantes. Et moi, j’avais besoin de vivre cette cérémonie sans devoir m’occuper de mon fils.
    J’avais peur que ces scènes soient choquantes pour lui, bien plus que le décès de la personne elle-même.
    Il a plutôt bien vécu le décès de mamilou, je ne voulais pas qu’il s’approprie la douleur des autres.

    1. Anonyme dit :

      J ai fait pareil Et je me suis dit exactement la mememe chose .Je viens de perdre mon papa ,Notre fille à 8 ans pourtant (plus grande).Je ne voulais
      pas qu elle me voit dans cette tristesse ce jour la qui est plu traumatisant
      que l enterrement lui meme.

  6. Iris dit :

    Bonjour,
    J’y ai été confronté il y a 6 mois pour ma grand-mère alors que mon bonhomme avait 20 mois. Une perte rapide et déchirante pour moi mais je ne suis pas croyante et nous l’éduquons par la vérité et des explications pour tout, il nous a donc semblé une évidence de lui en parler naturellement. Le seul travail que j’ai fait c’est de ne pas employer le mot “morte” mais “décédée”, moins violent à MES oreilles ! Et mon bonhomme réclame maintenant d’aller “arroser les fleurs sur la tombe de mémé” en face de la maison. En revanche, je n’ai absolument pas vu l’intérêt de l’emmener à la cérémonie et à l’enterrement, trop de gens tristes (moi y compris) ne se retenant pas, situation très anxiogène. Mais il m’a tout de même vu pleurer et lui expliquer la raison, moment lors duquel j’en ai profiter pour lui faire exprimer ses propres émotions.

  7. Marion dit :

    Bonjour, Pour nous le cas est un peu différent nous n’avons heureusement pas encore été confronté à la mort d’un grand parent puisque encore “jeunes”, mais notre chat de compagnie est décédé écrasé début octobre et on était tous très proches de lui car c’était comme un chien, il nous suivait partout, venait nous attendre après le boulot/vacances devant le parking de notre maison…bref tout cela pour faire comprendre que ce n’était pas n’importe quel chat,il avait 7ans et adorait se faire papouiller par les petits. De ce fait quand on l’a retrouvé mort tapé par une voiture j’ai trouvé opportun d’en parler aux enfants (2 et 1/2, et 4 et 1/2) en leur expliquant qu’il était mort qu’une voiture l’avait écrasée, et la les questions ont affluées avec mais c’est quoi mort alors j’ai expliqué qu’il ne respirait plus que son petit coeur ne battrait plus et qu’il ne bougerait plus. Ma fille de 4ans et demi a tout de suite demandé à le voir et le carresser, étant donné qu’il était dans un sac et seulement la tête en sang pensant bien faire je l’ai autorisée à lui faire sa caresse (mon conjoint n’était pas d’accord avec moi sur l’approche de tout cela pour lui il aurait fallu leur dire qu’il avait disparu et encore moins leur montrer le corps). Ensuite j’ai expliqué à mes petitous qu’on allait creuser un trou pour l’enterrer et que je voulais savoir s’ils voulaient venir? Ils ont voulu participer (le petit suivant le mouvement de la grande,mais je crois qu’il l’a mieux vécu ) et ont regardé le trou se creuser. Pour la mise en terre vu que tigrou avait tout de même du sang sur la tête et que je trouve traumatisant de voir la terre tomber sur le corps je leur ai demandé de se tourner au moment où mon conjoint l’enterrait réellement, ensuite on a “décoré ” ensemble la tombe et nous sommes partis.
    Nous avons pris rendez vous un peu plus tard avec la psychologue de ma fille pour que malgré nos reponses à ses questions tant bien que mal elle ne reste pas seule face à ses interrogations et sa peine. Ce qui est ressorti d’après la professionnelle c’est qu’elle est venu “pour nous”. Bon je veux bien l’entendre il y a 3mois, seulement ma fille le vit encore très mal, pleure souvent son chat, est très triste régulièrement, très sensible (hier son papa avait attrapé une genre de gastro et je leur ai dit papq est un peu malade il se repose il avait envi de vomir, et la elle fond en larmes ! Alors je lui demande pourquoi et elle pleure qu’il est malade, alors je lui ai expliqué qu’il n’y avait rien de grave, que demain ça irait mieux c’est tout qu’il n’y avait pas à pleurer) et on n’arrive pas à savoir si elle est vraiment encore attristée (mais on dirait) par la mort ou si elle en joue dès qu’elle est contrariée elle nous dit je veux tigrou, alors maintenant on ne sait plus quoi répondre alors on lui dit qu’elle sait qu’il ne reviendra plus et qu’il est mort qu’on sait qu’elle est triste mais qu’on ne peut rien faire… je ne suis pas très fière de notre réponse mais on sèche on ne sait plus quoi dire et puis ça ressort tellement souvent qu’on sature un peu …
    Après pouvez vous me donner votreavis sur ce qu’on a fait, si comme on a géré la mort cela vous parait justifié, et quelles aides on peut maintenant lui apporter, sachant que le décès date de 3 mois… (J’ai ressorti un album avec des photos de lui petit,j’espère que ca pourra l’aider).
    On sedispute la dessus avec mon conjoint car pour lui il ne fallait pas leur montrer le chat,et il aurait fallu dire qu’il avait disparu, puis je avoir votre avis?
    Si quelqu’un a une idée bienveillante pour aider ma petite fille dans son deuil je suis preneuse,et de tout conseil aussi.
    (Elle avait déjà été touchée par la mort d’un petit lapin nain que l’on avait et que j’ai fait piquer il y a 2ans,elle en a beaucoup parlé et en parle encore mais sans tristesse mais elle a pu lui dire au revoir avant que je l’emmène au vétérinaire sans elle pour le coup,alors je me demande si le fait que ce soit soudain pour le chat ce n’est pas cela le problème ? )
    Je vous remercie d’avance pour toute votre bienveillance et vos conseils!merci pour cette article que je ne manquerai pas de faire lire à mon conjoint.
    Cordialement
    Marion

    1. Anonyme dit :

      Bonjour Marion. Votre commentaire me touche car votre fille me fait penser à au fils d’une amie. Il a perdu sa grand mère…Des qu’il est contrarié il parle de sa grand mère….Ses parents pensent qu’il se joue d’eux…..qu’il se “sert” de ça pour avoir ce qu’il veut…..Ils ne savent plus quoi faire…Je me souviens bien que sa maman ne se laisser pas à pleurer devant ses enfants….Bref……je ne vous aide pas trop la mais avez vous essayé les livres? Il y en a plein sur le sujet, et ce peut être un moyen d’aborder la mort de votre chat avec votre fille?? J’aurais tendance aussi à vous dire d’accepter sa tristesse. Pour l’épisode de maladie de votre mari par exemple, c’était une “vraie” peur. On a tendance, parents à balayer leur peur, en disant, il n’y a pas de raison de pleurer, ce n’est pas grave…..Je m’efforce toujours (pas toujours facile) de ne pas sous estimé leur émotions en disant par exemple des choses factuelles, “papa est malade, il ne va pas mourir, …..ca te rend triste?viens dans mes bras….” plutot que “ne pleure pas, ce n’est rien….il n’y a pas de raison de pleurer, c’est juste une petite maladie……” Qu’en pensez vous?

  8. Juliette dit :

    Ma tante maternelle (qui avait à peine deux ans de plus que ma mère) est décédée d’un cancer du poumon quand j’avais 4 ou 5 ans. Je me souviens de sa cicatrice, d’une visite à l’hôpital quand c’était la fin, ma mère ne m’a pas mise de côté. Malheureusement elle ne l’a pas fait non plus à sa mort, et les cris de ma grand mère résonnent encore dans les oreilles ainsi que le regard perdu de ma grande sœur quand le cercueil a été fermé et a quitté la maison. Je me souviens de ma tante dans le cercueil ouvert, qui me paraissait tout petit. Je ne me souviens pas de ma tante avant sa mise dans le cercueil mais ma mère m’a accompagnée la voir une dernière fois, je l’aurais même touchée et trouvée froide, sans plus. Dans les semaines qui ont suivi j’étais normale, il a juste été constaté qu’au yoga je cherchais toujours à toucher ma sœur en lui mettant les pieds dessus etc.
    Pourtant cette histoire douloureuse a partiellement détruit ma vie et mon psychisme.
    Quelques mois plus tard ma grand mère paternelle est decedee d’un cancer également. Ma mère m’a juste dit que mon père était parti voir ma grand mère au ciel, je m’imaginais ma grand mère dans un lit sur un nuage avec mon père qui grimpait une échelle de corde, je trouvais ça bizarre mais sans poser plus de questions.
    Encore maintenant (35ans) quand quelqu’un dort plus longtemps que d’habitude je suis angoissée et je finis par craquer et aller vérifier que la personne est bien vivante. Je passe sur les années de psychanalyse (anorexie, boulimie, tentatives de suicide…) que j’ai fait dans ma vie pour revenir à l’équilibre, et au cours desquelles je me suis rendue encore plus compte des dégâts qu’avaient fait chez moi le décès de ma tante.
    Il faut être très prudent, même si les enfants sont demandeurs. C’est vrai que j’étais une enfant très sensible, mais personne ne s’est douté de tout ça. Donc attention avant de dire que c’est une bonne idée.
    Bonne journée à tous

  9. Anonyme dit :

    J’ai laissé le choix à mon fils de 8 ans malgré les avis négatifs des personnes de la famille ( grand-mère, tata…) de venir à l’enterrement et de voir le corps. Il en avait besoin, il a été très fort et impressionnant, il a consolé sa tante qui venait de perdre son mari. Je pense aussi que si l’enfant ( qui souhaite venir ) a besoin de réaliser, la mort fait partie de notre vie, ce n’est pas tabou _Une idée des anciennes générations_ce n’est que mon avis.

  10. Delmimatpau dit :

    Mon papa est décédé hier. Cet article me conforte dans ce que j’ai pu dire à mes filles 6 ans et 9 ans… mais j’appréhende la cérémonie et le après… nous prendrons une chose après l’autre et expliquerons au mieux de nos possibilités les choses. Merci pour votre aide.

    1. Anonyme dit :

      Il y a 2 mois, j’ai perdu « mon tonton », un second papa et comme un grand père pour mes enfants. Mon fils de 8 ans très touché est venu à l’enterrement et nous a a ccompagné à sa demande. Je pense que c’est nécessaire pour commencer le deuil. Nous avons parlé simplement de la mort et partagé notre chagrin. L’enterrement est une journée très dure, je crois qu’il est bien de parler du déroulement de cette journée aux enfants pour les préparer et aussi de les faire participer. Mon fils avait acheté des pétales ( son idée) que nous avons fait s’envoler à la fin de la cérémonie…poème pour un autre, très émouvant.
      Bon courage à vous.

      1. Delmimatpau dit :

        Merci pour votre témoignage et votre soutien.

  11. Anonyme dit :

    Bonsoir,
    Je partage entièrement cette vision du deuil.
    Lorsque nous avons été confronté à la situation il a été naturel pour moi que nos enfants fassent partie intégrante de cette situation compliquée émotionnellement. Ils sont de toutes manières amenés à voir leurs parents en détresse émotionnelle il me semble important qu’ils comprennent pourquoi, qu’ils aient des repères, que l’on est pas tristes sans raison.
    Nos enfants sont également allez faire un dernier bisous à leur grand-mère à l’hôpital en phase terminale de cancer. Ils ont été perturbés par son état physique mais cela a été le moment d’aborder le sujet de la maladie, de la chimiothérapie: perte des cheveux… ma grande fille avait 2ans1/2 et posait beaucoup de questions. J’ai essayé de répondre à chacune d’elle de façon croncrète et réaliste.
    Pour la grand-mère aussi cela a été un moment important de les voir une dernière fois. Les gens avant mourraient entourés de leur famille. Désormais ils meurent seuls ou presque dans un endroit sans vie pour allèger la peine de ne plus voir ses proches!
    Bon bref…tout ca pour dire que je suis bien d’accord avec votre vision.

  12. ouplala dit :

    Article très intéressant, merci beaucoup. Ma fille de 4 ans sait que certains de ses arrières-grands parents sont morts et qu’elle ne pourra pas les connaitre, mais nous n’avons encore jamais été confrontés à cette tristesse de manière proche pour elle.
    Je partageais déjà votre point de vue pour parler de la mort assez naturellement aux enfants (on ne le verra plus, on ne peut plus le voir car il n’existe plus mais il existe dans nos cœurs et dans nos têtes, et dans nos conversations…), mais vous m’avez aussi complètement convaincue sur la présence des enfants aux enterrements. Et sur l’idée qu’il faut vivre avec la mort sans tabous (si c’est possible) car elle fait partie de la vie.
    Cela me renvoie aussi aux questions que je me pose sur le fait de “faire croire” au père noël, même si j’avais été un peu convaincue que le père noël c’est chouette, l’imaginaire, la magie… je n’arrive pas à rentrer dans le “faire croire”, donc on en parle jamais à la maison. Je crois qu’elle n’y a jamais vraiment cru plus qu’à la reine des neiges, mais elle aime bien en parler même si elle sait qu’il n’existe pas. Je m’égare un peu par rapport au sujet, mais pour moi cela se rapproche de ma volonté d’essayer de parler de la vie simplement et de dire la vérité avec mes enfants.

  13. pankat dit :

    J’ai perdu mon papa à l’âge de 4 ans. Ma mère ne voulait pas que j’assiste à l’enterrement, malgré mes demandes. J’avais vraiment besoin d’y aller pour pouvoir concrétiser l’evenement et passer à l’étape suivante. J’ai mis un certain temps pour lui pardonner sa décision.
    De l’autre côté, une collègue a été traumatisée car elle a été forcée d’assister à l’enterrement de son grand-père, malgré son refus.
    Je trouve votre conseil bien juste : chaque enfant sait très bien quelle façon lui convient le plus pour faire son deuil. Respecter sa volonté c’est lui montrer qu’on lui fait confiance d’être maître de ses sentiments et de la situation.

  14. Anonyme dit :

    Bonsoir,

    C’est un beau et triste sujet, courageux en tout cas.
    Nous avons vécu la perte de mon beau père, il y a un an et demi suite à un long cancer. Le plus grand des petits enfants mon fils n’avait que 3 ans et demi, les suivants à peine un an.
    Nous lui avons tout de suite dit la vérité. Il avait pu le voir la veille car les conditions d’hospitalisation n’étaient pas impressionnantes.
    Aucun enfant n’a assisté à l’enterrement. Mon fils avait envie mais nous nous n’étions pas prêts, peut être par peur, peut être par notre chagrin,… Il a pu donner un dessin et un objet qu’il voulait laisser à son papy pour toujours.
    Pour l’associer à ce jour de deuil, nous l’avons récupéré pour qu’il assiste à “l’après”, après la cérémonie et l’enterrement, nous avions organisé un moment de partage des bons souvenirs autour d’un verre. Il a aimé ce moment et s’est senti inclus dans cette belle journée d’adieu. Il peut aller se recueillir sur sa tombe quand il a envie, il voulait régulièrement y emmener des fleurs.
    Il existe de jolis albums pour aborder cet épreuve. Mon enfant a été très sensible à ces lectures.
    Je crois qu’il faut vraiment faire comme on le sent, écouter les désirs de son enfant et s’écouter soi. Il n’y aura pas de mauvaises décisions si on est dans l’écoute et que l’on trouve une façon d’associer l’enfant. Si certains, certaines veulent des références d’album sur ce sujet (parler de la mort en général, sur le deuil, etc), je pourrai vous les transmettre.
    Sujet encore tabou mais il est si important de partager nos expériences pour surmonter ces épreuves de la vie, qui nous rendent finalement encore plus vivants…

  15. LaetiB33 dit :

    Très bien d’aborder ce sujet, c’est important effectivement. J’ai perdu brutalement mon conjoint il y a bientôt 1 an et demi et j’ai du l’annoncer à nos 2 filles de 4 et 7 ans. Tout ce qui est dit simplement et clairement est forcément mieux pour éviter les fantasmes et entamer une reconstruction, un apprentissage de la vie dans de nouvelles circonstances (très compliqué de parler de “faire son deuil”).Ce qui compte également et qui manque un peu dans votre article c’est la nécessité de parler de ce que l’on ressent à nos enfants pour qu’ils puissent exprimer leurs émotions en retour: je suis triste, je suis en colère, j’ai peur… et quand ils s’expriment de partager leurs émotions pour éviter de les laisser se sentir seuls à affronter le tsunami que peut représenter la mort. Enfin il faut accepter de parler du défunt, et de laisser les enfants en parler à leur manière: au présent très souvent, ou à travers les souvenirs que eux ont en tête, pour ne pas oublier et ne pas faire comme si la personne n’avait jamais été là. Le vide laissé ne doit pas être “rempli” de ces souvenirs, mais les évoquer réchauffe le cœur même si ça rend triste parfois…
    Un bémol dans votre article: ne jamais graduer la douleur ou l’importance de la perte d’un être cher: un enfant de 8 ans souffre à sa manière de la disparition de son frère et sa douleur n’est pas moins forte que celle des parents, elle est différente, elle se situe à un autre niveau. La capacité de résilience des enfants est plus spontanée que celle des adultes et l’enfant de 8 ans va peut-être aussi se sentir coupable, ou porter la douleur de son entourage….

  16. Aglaee dit :

    Bonjour,
    JE trouve votre approche de la mort très intéressante…

  17. Alice dit :

    Votre article est intéressant,
    Le grand père de mon petit garçon est décédé avant qu’il ne le connaisse. Cependant, je lui montre des photos de lui. Aujourd’hui il sait qui il est , qu’il est mort et qu’il est avec les étoiles.
    Concernant les enterrements, je me suis déjà questionnée et je suis partagée. Au fond je pense que ce serait naturel que les enfants y assistent ( sauf s’ils émettent un refus après leur avoir expliqué en quoi consiste la cérémonie ).
    Tout cela est vraiment tabou et l’entourage pourrait justement juger cela d’un mauvais oeil… Et y réfléchir ensuite, qui sait .

  18. Alicam72 dit :

    Sujet très épineux il est vrai! Pour avoir perdu mon papa il y a 2 ans avec un petit garçon qui avait 15 mois à l époque je vois bien! Je ne l ai pas emmené à l enterrement. Parce que je le trouvais trop petit et était absolument incapable de m occuper de lui. Pour les même raisons mes neveux et nièces de 9 et 7 ans n étaient pas présents.
    Auj mon fils aîné a 3 ans et je commence à lui parler de mon père. Je lui ai juste dit qu il était parti et qu on ne pourrait pas le voir. Rien de plus car il n a posé aucune autre question. J attends que cela vienne de lui… Aline.

  19. Laetitia dit :

    Merci pour cet article !
    De notre côté, on évite le sujet avec notre loulou de 6 ans… Il n’y a jamais été confronté mais un jour mon mari nous a montré la maison où habitaient ses grands-parents et de là, les questions ont fusées… Mais ils sont où maintenant ? Ils sont morts parce qu’ils étaient vieux ? Mais alors papi et mamie et vous aussi ?! On a répondu que ça n’arriverai pas avant longtemps mais il a eu plusieurs fois des angoisses… une question en entraînant une autre, le “ciel” est devenue une planète magique où l’on peut croiser le père Noël et des supers héros… Je ne sais pas si notre réponse était la bonne mais cela a permis de le rassurer pour l’instant, ça devenait problématique, le sujet revenait souvent et on le sentait vraiment préoccupé et triste lorsqu’il nous en parlait.

  20. emma_b dit :

    bonsoir

    Je trouve très bien que tu aies abordé ce sujet, souvent tabou dans les familles, partout, et qu’effectivement, on ne sait pas toujours comment amener auprès des enfants (qui ont souvent beaucoup de questions à ce sujet en plus!). Merci pour ces pistes qui semblent très justes, très posées. Bien-sûr cela dépend de la sensibilité de l’enfant, de notre capacité à nous de parvenir à donner des explications sans être trop dans l’émotion (délicate, cette affaire!). Bravo pour ce post délicat et courageux.

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