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Tu lui dis pardon !” Et si cette phrase était contre-productive… ?

Combien de fois est-on tenté, quand notre enfant fait une bêtise, de lui faire dire « pardon » ? Et c’est tout naturel : on veut simplement que notre enfant comprenne les dégâts occasionnés, les répare ou ressente de l’empathie s’il a blessé un camarade.

Mais est-ce en le forçant à dire le mot « Pardon » que l’on arrive à nos fins ?

Si notre enfant demande « Pardon » parce qu’il y est forcé ou se sent menacé (« Si tu ne demandes pas pardon, je t’envoie au coin »), c’est comme le forcer à dire bonjour de façon machinale, mais sans aucun sentiment de bienveillance à l’égard de l’autre : cela peut nous donner, à nous parents, l’impression d’avoir « fait le job », mais est-ce que cela a du sens ?

Alors comment amener notre enfant à prendre conscience de ce que ressent l’autre ?

Imaginons que vous parlez de vos problèmes de couple à une amie célibataire et que vous lui lancez maladroitement : « De toute façon, tu ne peux pas comprendre, tu n’es pas marié ». Si votre amie vous réplique, les larmes aux yeux : « Mais ça me fait trop de peine ce que tu dis là, tu sais que je rêve de me marier ! », vous vous sentez désolée pour elle et tentez de vous rattraper. Néanmoins, ce n’est pas parce que l’on est désolé pour l’autre que l’on doit culpabiliser de la tristesse ou de la colère de l’autre. Car n’oublions pas, chacun de nous est responsable de ses émotions, une autre personne aurait pu ne PAS se sentir attristé par cette remarque et accepter d’avoir du mal à comprendre son amie.

Mais si elle vous dit « Mais t’es vraiment débile de dire des trucs comme ça ! », vous vous sentez accusée, vous n’avez pas vraiment envie de vous excuser, ou de rentrer en empathie avec votre amie, et vous essayez de vous justifier « Mais quoi c’est vrai, avec tes réflexions, tu crois que c’est facile d’être marié ! », etc.

Plus nous le rabaissons moins nous l’incitons à demander pardon

Pour nos enfants, comme pour nous, se sentir accusé ou rabaissé ne nous met pas dans de bonnes dispositions pour rentrer en empathie avec l’autre. Nous nous braquons, nous nous mettons dans une posture défensive et tendons à la mauvaise foi.

Avec notre enfant, c’est également en exprimant notre déception “Je suis dégoutée que tu aies utilisé mon rouge à lèvre, maintenant il est tout abîmé !” plutôt que notre colère “Ça va pas non !? Tu t’excuses tout de suite !” que nous l’inviterons à comprendre ce que l’on ressent.

Dans la première phrase, on exprime notre ressenti, ce qui lui permet par effet miroir de comprendre notre état (empathie). Dans l’autre, on l’accuse et on part du principe qu’il a fait exprès, en connaissance de cause. En lui ordonnant de s’excuser, cela l’éloigne d’un pardon sincère, puisque qu’alors s’excuser reviendrait pour lui, à simplement se soumettre à ce qu’on lui demande de faire, ce qui ne donne pas franchement envie ! Et quand on est en colère parce que quelqu’un cherche à nous rabaisser, on n’est vraiment pas dans de bonnes dispositions pour faire preuve d’empathie et de connexion à l’autre.

Bref, on s’embourbe… 

D’après mon expérience, ça se passe finalement beaucoup mieux quand on choisit de ne pas les gronder.

Il y a quelques jours, Joy et Léon étaient surexcités et ont improvisé une bataille de polochons sur le canapé. En tapant Léon un peu fort, Joy l’a fait tomber par terre.

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Plutôt que de monter sur mes grands chevaux en criant sur Joy, style « Mais enfin Joy ! Regarde ce que tu as fait ! Je t’avais dit de faire attention !! » ce qui l’aurait à coup sûr braquée, je me suis éloignée un instant, le temps que Joy se retrouve seule face à cette situation, et ces quelques secondes lui ont permis de rentrer en empathie avec son frère et d’aller d’elle-même le câliner et le consoler. Je ne me souviens pas qu’elle ait prononcé le mot « pardon », mais tout dans son comportement visait à s’excuser et à faire en sorte que son frère aille mieux. Et finalement, n’est-ce pas cela qui importe ?

Il faut également savoir laisser un peu de temps à l’enfant pour demander pardon.

Lui laisser le temps de « digérer » ses propres émotions, pour ensuite comprendre celles de l’autre. On veut souvent obtenir un pardon immédiat (surtout en public, n’est-ce pas ?), mais parfois mieux vaut revenir sur le sujet un peu plus tard pour en reparler et l’inciter à comprendre que cela a fait de la peine à l’autre, on peut alors être désolé, le dire à l’autre, sans forcément être responsable 100%.

Incitons nos enfants à réparer leurs erreurs !

Parfois, plus qu’un pardon, un petit geste d’affection, d’humour ou d’attention envers l’autre est aussi une bonne idée pour montrer à l’autre que l’on est désolé. C’est ensuite à L’AUTRE de pardonner, de comprendre que comme tout être humain, on fait des erreurs, on n’agit pas toujours de la façon dont on aimerait. Il ne s’agit pas de rentrer dans un chantage affectif où parce que l’autre a fait une erreur, on prend pouvoir sur lui et sur ce qu’il doit faire pour se faire pardonner.

Imaginons qu’un de nos enfants a blessé l’autre parent, on peut inviter notre enfant à réfléchir à ce qu’il pourrait faire pour réparer son erreur et se faire pardonner. Sachant que l’on ne peut pas non plus rester dans l’attente du pardon de l’autre pour se sentir bien émotionnellement, car nous n’avons pas de pouvoir sur le pardon de l’autre.

C’est ce que nous avons fait l’autre jour quand Joy a eu une parole blessante envers sa babysitter. A froid, nous en avons reparlé toutes les deux : 

« _ Qu’est-ce qui s’est passé ? Cela ne te ressemble pas.

_ C’est parce qu’elle ne s’occupait pas de moi, et que de Léon.

_ Je comprends que cela t’ait fait de la peine, dans ce cas tu peux le lui dire. Mais imagine qu’elle te parle comme tu lui as parlé, comment te sentirais -tu ? Je te propose de faire quelque chose pour lui montrer que tu ne penses pas ce que tu lui as dis.

_ Peut-être que je peux lui offrir la jolie sculpture que j’ai faite à l’école ?!

_ C’est une très bonne idée, je suis certaine que cela lui fera plaisir.

Ce geste fait avec le cœur n’a-t-il pas beaucoup plus de valeur pour la babysitter qu’un pardon immédiat et plein de rancœur ? (Que souvent nous faisons dire juste pour montrer notre bonne “éducation”).

Savoir pardonner à nos enfants

Tout peut être pardonné, surtout à notre enfant… A-t-on envie d’être dans cette situation où l’on a reconnu son erreur, où l’on a fait son possible pour la réparer et où l’autre continue à vous en vouloir ? Surtout si l’autre personne pour l’enfant est son parent: la personne la plus importante de sa vie ! Ne pas pardonner impacte autant celui qui culpabilise que celui qui garde cette colère en lui et qui refuse de pardonner. Pardonner à son enfant, ce n’est pas toujours facile, mais c’est un beau challenge pour nous parent, seul chemin vers un amour inconditionnel 🙂

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Commentaires

0 thoughts on "Tu lui dis pardon !” Et si cette phrase était contre-productive… ?"

  1. Soliane dit :

    Bonsoir,
    Cela m’amène a une autre question : Faire penser à l’enfant que l’adulte pense comme un enfant ( en effet un adulte peut faire la part des choses et comprendre quand un enfant fait des choses d’enfant sans y projeter plus ou penser qu’on ne l’aime plus, comme un enfant le ferait) est il une démarche volontaire de votre part?
    Bien a vous et merci pour votre articles

  2. Le Veilleur dit :

    “Le problème maintenant c’est que ta nounou va rentrer chez elle très triste ce soir. Elle va penser que tu ne l’aimes pas. Elle n’aura peut-être plus envie de venir vous garder demain.”

    Je suis pas sûr que culpabiliser l’enfant sur la peine que pourrait ressentir sa nounou soit beaucoup plus intelligent (dans le sens premier du terme, compréhensif) que de lui faire dire un pardon même non assumé à tout prix.

    1. Charlotte dit :

      Bonjour “veilleur”,
      Merci beaucoup de votre message, en effet la question n ‘est pas simple ! Mon objectif dans cette phrase est plus de l’exercer à comprendre l’autre, et là où l objectif est encore plus grand c’est d’arriver à comprendre l’autre (par exemple je comprend que mon amie est en colère car je ne peux pas venir à son anniversaire) sans pour autant culpabiliser si mon intention n”était pas négative (elle est responsable aussi de sa colère – mon intention était de privilégier le dîner avec mon grand-père – mais je la comprend), mais ceci est un débat qui mérite un autre article 🙂 . Charlotte

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