Dans son livre, Alice Miller, psychanalyste, dénonce les méfaits d’une éducation traditionnelle basée sur la domination de l’adulte sur l’enfant à base de violence physique et verbale… Mon objet n’est pas de forcer le trait et de comparer notre éducation aux cas extrêmes des exemples ci-après, mais de se questionner sur ce qui fait qu’un enfant grandit pour devenir la meilleure version de lui-même, pour lui et pour les autres.
Je vous propose ci-dessous 2 extraits tirés de son livre “d’Alice Miller “C’est pour ton bien“. Et si les parents des criminels avaient eu, eux-aussi, de belles intentions pour l’éducation de leurs enfants, est-il possible qu’ils aient pourtant eu une mauvaise influence sur eux ?
Alice Miller (1923-2010), polonaise, exerça la psychanalyse jusqu’en 1980, pour ensuite se consacrer entièrement à ses recherches sur l’enfance des plus grands criminels.
Voici prendre deux exemples (extrêmes et caricaturaux… et pourtant réels !) de parents qui voulaient que leurs enfants deviennent des “gens bien”. Malheureusement, comme vous le verrez, les meilleures intentions du monde restent vaines si l’on emploie pas les bons moyens pour parvenir à nos fins.
Dans ces deux cas, l’obsession de l’éducation parfaite a littéralement écrasé la relation parents-enfants et a fini par produire les pires effets.
L’éducation d’Hitler – Alice Miller – C’est pour ton bien
John Toland (29 juin 1912 – 4 janvier 2004) était un historien américain. Il est connu pour sa biographie d’Adolf Hitler. Il relate le témoignage de la sœur d’Hitler racontant que son frère recevait de son père chaque jour sa part de coups, pour lui faire passer son insolence, et le convaincre d’entreprendre une carrière de fonctionnaire.
Voici la description que la notice nécrologique faisait du père d’Adolf : Aloïs Hitler : « Les propos tranchants qui tombaient parfois de ses lèvres ne sauraient démentir le cœur chaleureux qui battait sous ce rude extérieur… En toute occasion champion énergique de la loi et de l’ordre, et de culture universelle, il faisait autorité sur tous les sujets qui se présentaient à lui. ». Oui, nous parlons d’un père droit qui voulait que son enfant devienne quelqu’un de bien.
Quant à la mère d’Adolf, un an avant sa naissance, elle perdit en quelques mois d’intervalle ses trois aînés atteins de diphtérie, s’étant contagiés mutuellement. Selon les psychologues et notamment Alice Miller, cela expliquerait le peu d’amour qu’elle portait à Adolf, vivant dans la douleur, et le souvenir idéalisé de ses ainés, sans compter l’impossibilité de parler de sa souffrance psychique à son mari égocentrique.
« Au cours d’une crise de rébellion, Adolf résolut de s’enfuir. Durant la nuit, Adolf essaya de se glisser entre les barreaux de la fenêtre. N’y parvenant pas tout à fait il ôta ses vêtements. Il entendit le pas de son père dans l’escalier, et, s’étant retiré en hâte, drapa sa nudité dans un tapis de table. Cette fois, Aloïs ne lui donna pas le fouet mais éclata de rire et cria à Klara de monter voir le « garçon à la toge ». Le ridicule blessa Adolf plus que n’importe quelle cravache et il lui fallut longtemps pour se remettre de cet épisode », confia Adolf à Hélène Hanfstaengl (femme qui le soignait et qui était l’épouse de son soutien financier). (J.Toland p32)
Adolf fut donc peu aimé de ses parents. Ces derniers souhaitaient qu’il respecte les autres, l’ordre, l’autorité et qu’il devienne quelqu’un de bien. Ils utilisaient l’humiliation physique ou verbale, pour corriger ses défauts, et le rendre meilleur. Evidemment, ce serait un raccourci un peu rapide, que de dire que seule l’attitude de ses parents a fait de lui ce qu’il est devenu. Evidemment que non, mais cela y a forcément participé. Mais ceci n’est pas ma conclusion, attendons le 2 ème exemple.
Prenons, maintenant le cas du terrible Jurgen Bartsch, quelle a été son enfance ?
Il a enlevé, maltraité, abusé et tué 4 petits garçons en Allemagne entre 1962 et 1966
Jurgen Bartsh avait été adopté, et se faisait battre par sa mère adoptive Madame Bartsh. « Le père, éprouvé, confessa à un ami qu’il songeait au divorce : « Elle bat le petit d’une telle façon que je ne peux tout simplement plus le supporter. ». (Moot, 1972, p80)
Dans sa petite enfance, sa mère ne lui permettait pas de jouer avec d’autres enfants, de peur qu’ils n’apprennent qu’il ait été adopté. Vers ses dix ans, il fut placé dans un pensionnat, soumis à la discipline militaire la plus rigoureuse. Là, abusé, il supplia ses parents de ne pas y retourner… sans succès.
Voici ce que Jurgen raconte de son enfance, et il est intéressant de voir, que ce n’est pas tant les coups qui l’ont marqué, mais la façon dont on le considérait :
« Je n’osais même pas ouvrir la bouche, car je sentais que je gênais partout, et ce qu’on appelle la patience, ma mère n’en a jamais fait preuve extraordinairement. Bien souvent, j’ai reçu des coups pour la simple raison que j’avais voulu poser une question ou demander quelque chose et que ce faisant je la gênais. (…) Je sais qu’elle m’aimait et qu’elle m’aime encore beaucoup. Ma mère ne voyait rien d’anormal à me prendre un instant dans ses bras pour m’embrasser et une minute après, s’apercevant que j’avais oublié de quitter mes chaussures, à attraper un portemanteau dans l’armoire pour me le casser sur le dos. (…) Cette façon de vous traiter, ces choses, je n’ai jamais pu les oublier et je ne pourrais jamais. (…) le mot d’ordre était toujours le même : « Silence, tu es plus jeune, tu n’as de toute façon rien à dire en tant qu’enfant, tu n’as pas à parler tant qu’on ne te demande rien. » C’est à la maison que je suis le plus triste, tout y est d’une si parfaite hygiène, on a l’impression que l’on devait marcher sur la pointe des pieds. (…). Bien sûr mon père fait partie des gens qui sont persuadés que l’éducation nazie avait aussi ses bons côtés (…) « Là au moins il y avait encore de la discipline, il y avait de l’ordre, et il ne leur venait pas de mauvaises idées quand on les avait mis au pas » (…) A seize ans et demi, quand elle voulait me frapper avec quelque chose dans la main, je lui prenais tout simplement. Pour elle c’était le pire. Elle le ressentait comme une révolte alors que ce n’était qu’une défense forcée. (…) C’était toujours parce que j’avais enfreint la consigne, ou parce que j’avais répondu. » (Extrait du livre d’Alice Miller – c’est pour ton bien)
Morale de l’histoire : si le bien de l’autre passe par la violence, qu’aura-t-il appris ?
Ces enfants comme tous les autres ne sont pas nés avec le gène de la monstruosité. Bien sûr que certains enfants ont des ‘fragilités’ psychologiques, ou un terrain propice à la ‘violence’. Mais c’est ce qu’ils ont vécu, qui ont fait ce qu’ils sont devenus.
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L’objectif n’est pas de faire une comparaison entre notre éducation, et celle de ces parents (loin de là mon propos), mais tout simplement de comprendre que ce n’est pas toutes les bonnes intentions de leurs parents qui ont le plus d’impacts sur eux, mais plutôt l’environnement dans lequel ils ont grandi (qui ne dépend pas que des parents), l’atmosphère qui règne dans la maison et dans la famille, la façon dont leurs parents les ont considéré, se sont adressés à eux, se sont comportés avec eux. Et même si les parents agissaient avec leur enfant, au nom de ‘leur bonne éducation’, la forme qu’a pris cette éducation a finalement eu plus d’impact sur eux que toutes les valeurs que leurs parents souhaitaient leur inculquer.
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