Il arrive à nos enfants d’arracher des mains, de crier, de mordre, de pousser pour passer devant, etc. La socialisation de l’enfant ne se fera pas avant 2 ans. Après voici les différentes façons dont nous pouvons l’accompagner pour lui apprendre à communiquer avec les autres, avec respect et tact.
Tout d’abord, rassurons-nous : c’est normal.
Comme nous l’avons vu dans un précédent article, les études neurologiques ont montré pourquoi nos enfants ont du mal à gérer leurs émotions. De plus, nous avons vu dans ce même article que, pour les aider, nous pouvons commencer par verbaliser ce qu’ils ressentent sans jugement, ce qui permet souvent de faire redescendre la pression.
Une leçon de moral devant son copain de jeu ?
Par sûr que cela n’ait d’effet, car sur le coup, si notre enfant est plein d’émotions, il n’est pas capable de nous écouter. Mieux vaut attendre un moment plus calme et plus serein, pour lui expliquer pourquoi ce qu’il a fait n’est pas bien, pourquoi son comportement pose problème aussi bien vis-à-vis des autres que de lui-même : « En arrachant un jouet des mains de l’autre, tu n’as aucune chance de l’avoir, car l’autre ne va pas être content et va se défendre. Alors que si tu lui demandes gentiment, ça aura plus de chance de marcher ! ». Bien sûr, s’il n’est pas en âge de comprendre, on simplifie l’explication 🙂
Après lui avoir expliqué, n’oublions pas de lui donner une alternative !
L’autre jour au bac à sable, Louise arrache sa pelle des mains d’un petit garçon. Dans ce cas de figure, on évite de prendre parti en disant « Il l’avait avant », surtout que cette règle n’est pas toujours légitime (en effet, si quelqu’un utilise le couteau dont j’ai besoin pour couper du saucisson, certes il l’avait avant mais j’ai quand même le droit de lui demander…).
L’APPLI’ COOL PARENTS
Pour être accompagné
tout au long de l’année
On se focalise plutôt sur « On n’arrache pas des mains », mais aussi sur l’alternative qui va lui permettre d’atteindre son but !
« Demande-lui gentiment, c’est ce qui marche le mieux. Explique-lui pourquoi tu as tant besoin de cette pelle maintenant (« J’aurais bien aimé avoir le couteau pour couper le saucisson, les invités arrivent.. »). Tu peux aussi lui proposer de faire ton trou et de la lui rendre après (« Je coupe deux tranches et après je te le rends »). Ou sinon, trouve un autre jouet qui peut l’intéresser à lui prêter en échange (« Tiens, je peux te donner ce couteau à la place »). Ou sinon demande-lui s’il peut te la prêter dans 5 minutes ? (« Tu peux me le prêter quand tu auras fini de couper le fromage ? »). Et pour les plus grands, on peut leur proposer de trouver eux-mêmes une solution équitable ! « Tu es d’accord pour que l’on fasse 2 minutes toi, 2 minutes moi ? ». Et puis si cela ne marche pas (rien à faire l’autre ne veut pas lui donner), on peut aussi inviter notre enfant à exprimer son ressenti : « Je suis déçu que tu ne partages pas la pelle avec moi, car moi je n’ai pas de pelle ».
Si l’on veut accompagner la socialisation de l’enfant, l’important n’est pas de lui dire ce qu’il ne faut pas faire, mais bien ce qu’il faut faire !
L’avantage de cette méthode, c’est que l’enfant va voir de lui-même que cela fonctionne ! Et oui, Gaspard sera peut-être d’accord pour un arrangement… surtout si sa maman lui a chuchoté à l’oreille tout l’intérêt qu’il a à coopérer (Voir l’article «Nos enfants doivent-ils prêter ?»). Et pour les plus grands, invitons-les à trouver d’eux-mêmes une alternative, afin qu’elle colle au mieux à leur personnalité.
Mais changer le comportement de nos enfants n’est pas facile. Pour que cela passe mieux, on peut, par exemple, organiser un « jeu de rôle ».
« Moi je veux prendre ta trottinette, et toi tu joues la petite fille qui ne veut pas me la donner. »
– Est-ce que tu peux me prêter ta trottinette s’il te plait ?
– Non c’est la mienne, je l’ai eue pour mon anniversaire
– Mais cela me ferait tellement plaisir, et je te la rends dans deux minutes !
– Mais je n’ai pas envie car je suis en train d’y jouer.
– Tu peux me la prêter quand tu auras fini de jouer alors ?
– Bah non parce qu’après on va partir avec ma nounou.
– (Je vais chercher un super jouet pour lui échanger). Regarde, je te prête mon super téléphone que j’ai reçu pour mon anniversaire, comme ça tu peux y jouer pendant que je joue avec ta trottinette, d’accord ?
– D’accord, et dans 5min tu me la rends ?
– Oui !
Ensuite, on inverse les rôles et on recommence !
– Non, Non, Non et Non !
– Ce n’est pas grave je vais jouer à autre chose, mais je suis très déçue que tu ne me la prêtes pas, j’aurais été si contente d’y jouer.
Les enfants aiment jouer, et c’est un moyen très efficace de leur apprendre à communiquer !
Et bien sûr, à nous de montrer l’exemple !
N’oublions pas que les enfants sont des éponges, ils apprennent beaucoup par mimétisme (voir l’article « Voici le meilleur moyen pour influencer le comportement de nos enfants »). Notre enfant nous prend quelque chose de fragile ou de précieux ? Et bien non, on ne lui arrache pas des mains ! On lui demande gentiment de nous le rendre, on explique pourquoi c’est précieux, pourquoi on y tient, et on lui donne un objet alternatif ! Enfants, adultes, même combat 😉
Conclusion sur la socialisation de l’enfant
La communication n’est pas chose facile, surtout quand il s’agit de passer d’un comportement instinctif à un comportement social. Il faut du temps pour créer, dans le cerveau, les synapses qui nous permettent de prendre le dessus sur nos instincts…
Mais, avec le temps, il n’y a aucune raison pour que nos enfants n’adoptent pas les bons modes de communication si nous leur donnons l’exemple, et que nous les « coachons ». À nous, parents, il suffit juste d’un peu de patience 🙂
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Merci de votre article… Mon fils est le bourreau de sa classe de petite section de maternelle… Il a un retard de langage du as une otite séreuse… Il a beaucoup de difficultées à verbaliser… Même nous nous avons du mal à le faire parler… Et donc en conclusion nous sommes convoqués par la maîtresse….
Bonsoir et merci beaucoup pour ces explications qui peuvent sauver les familles en détresse et surtout pour les enfants qui souffrent.